Corman & Tuscadu

Dans "La Rose Pourpre du Caire", un personnage sortait de l’écran et déstabilisait le monde des vivants. Cette fois Marc Simon et Claude Saut, alias Corman et Tuscadu, tentent l’opération inverse. Dans "Pestacle", de spectateurs, ils deviennent acteurs, percent la toile et s’immiscent dans les images par le biais de la musique. Le duo nîmois, devenu quatuor après la sortie du premier album, s’attaque aux musiques de douze classiques du cinéma. (Touchez pas au Grisbi, Jules et Jim, Ascenseur pour l’échafaud, Lili Marléne. La belle équipe, Playtime, L’eau à la bouche, Gremlins, Popeye etc…). Incontestablement un des groupes les plus barjot de l’hexagone, Corman et Tuscadu déstructure les bandes originales façon "rock oblique" Après ce lifting psychédélique, elles deviennent méconnaissables. Multi-instrumentistes et polylingues, Marc et Claude sont imprégnés de musique contemporaine, ce qui rend leurs extravagances binaires indéfinissables. Cette fois leur quête surréaliste ne s’arrête pas au son. “Pestacle“ vise à mettre en image leurs délires instrumentaux. Alors rock, films seize millimètres, photos et éclairages s’associent pour stimuler nos sens et notre imagination. Dans ce spectacle, le musicien devient élément d’un tout. Le tout est une histoire ou plutôt une trame à base de sons, de visages, de couleurs et d’atmosphères. Cette "musique à voir" est mise en images par Cathy Lamri et Olivier Aubry, un duo bidouilleur de visuel, diapos truquées, photos peintes, "fil cinématographique"… Déjà ils avaient commis la pochette spacio-psyché du disque, ce qui augure d’un univers pour le moins "schtarbé".
 "Pestacle", la "création" des Transmusicales 1992, sera donné tous les jours du 1 au 5 décembre à la Maison du Champ de Mars, b Cours Alliés, à Rennes.
 Myriam LEON