Fai Baba

Bradford Cox n’a qu’à bien se tenir. À des milliers de kilomètres de la Géorgie natale du caractériel leader de Deerhunter, à Zurich, la rumeur enfle à propos d’un autre escogriffe aux humeurs versatiles et aux hautes ambitions psychédéliques. Il s’appelle Fai Baba, nom de baptême Fabian Sigmund, porte beau le débardeur et possède une voix sidérante de douceur et d’ampleur. Depuis quatre albums, il la met au service d’une exploration du patrimoine musical nord-américain (blues, folk, soul…), d’une fantaisie et d’une intensité telles qu’on pourrait méprendre ce « rêveur sauvage » pour des songwriters aussi accomplis et dissemblables que Kevin Barnes (Of Montreal), Cat Power et, donc, le sieur Cox. Un phénomène, ni plus ni moins.