Stromae

Ce fut le tube surprenant du printemps 2010 : Alors On Danse conjuguait le pessimisme carbonisé de textes finement écrits à un groove étincelant. Stromae, Belge dégingandé en costume et noeud pap’, maître de cérémonie au sens premier du terme, apparaissait enfin aux yeux de tous.

Avant de mener les charts à la baguette, Paul Van Haver (pour l’état civil) a fourbi ses armes au sein du projet hip-hop Suspicion, puis signé un maxi autoproduit en 2007. Mais le succès arrivera par des chemins détournés. Compositeur de l’ombre pour des artistes en pleine lumière (Kery James, quand même), ce travail inspire au jeune prodige des Leçons insolites, diffusées sur le web, dans lesquelles il livre ses secrets de fabrication… Cours d’essai, coup de maître !
N’empêche : l’envie de s’exprimer est la plus forte. En septembre 2009, Alors On Danse débarque outre-Quiévrain. Une véritable traînée de poudre enflamme l’Europe… et traverse l’Atlantique ! Kanye West ne se fera pas prier pour remixer ce morceau alliant hip hop et electro. Suivront l’étonnante Te Quiero, House’llelujah et enfin Cheese, premier véritable album et fruit d’influences éparses : on y croise le charisme d’un Brel, le second degré très belge de Telex et le conceptualisme cher à Kraftwerk. Une filiation revendiquée par Stromae, qui imagine, pour cette résidence à l’Aire Libre, un spectacle très visuel, justement inspiré des Allemands électroniques. "En moins statique”, ajoute-t-il dans un sourire. On l’avait connu seul, accroché à son Mac et rivé à son synthé. Ici accompagné d’un claviériste et d’un percussionniste, le Bruxellois mettra sur pied un spectacle hors du commun, nimbé de mystère et réservant bien des surprises. Une fois de plus, le cadre intimiste de L’Aire Libre offrira l’occasion de découvrir un artiste unique, prêt à remettre en question ce que l’on pensait savoir de lui.
Musique, maestro !